
Ils sont nombreux à vouloir changer de vie. Laurent Chabut lui, y a été contraint par un infarctus. Comment reconstruire une vie professionnelle après le tumulte de la précédente ? Lui, a choisi la coutellerie.
Il y a des moments dans une vie qui décident de tout. Laurent était un homme pressé, par le temps, les chantiers, les délais, les artisans, les trajets. Jusqu’il y a quelques années, il était technico-commercial. « J’avais un salaire tous les mois, j’aimais ce que je faisais. » Mais un infarctus le met sur la touche. « Au début, je n’ai pas compris qu’on me dise d’arrêter mon travail. J’ai donc repris trois mois après. Je me suis vite rendu compte que ce n’était pas la bonne solution. »
Il y a des moments dans une vie, où il faut prendre le temps de réfléchir. Laurent se met sur pause, déprime. « Je n’avais pas de plan B. Mais l’artisanat était quelque chose qui revenait à chaque fois. La reconversion sera dans la coutellerie. Il met le cap sur le CFA de Thiers, la capitale française de la coutellerie en Haute-Loire. « Quand j’ai commencé ma formation, je suis tout de suite tombé amoureux. »
Il y a des moments, où il faut saisir sa chance. À Saint-Gauzens, la maison et le terrain sont grands. D’un abri de jardin, il crée un atelier. Il dessine un couteau, lame généreuse : Le Tarn. Ce sera sa marque à lui. Ses enfants lui conseillent de se mettre sur les réseaux sociaux pour la visibilité. Laurent est résilient. Sa nouvelle vie commence ici. Ses projets ne s’arrêtent pas là. Il a en projet de construire un autre atelier pour les finitions de ses couteaux. « La poussière ne fait pas bon ménage avec cette activité ». Et puis pourquoi pas à terme, un showroom, pour présenter sa production. À 58 ans, Laurent a appris la patience, le calme. « Je suis dans ma bulle quand je travaille un couteau, je ne pense à rien, c’est ma thérapie. » Une trentaine de couteaux produits chaque mois, dans des bois de buis, d’olivier, de pistachier, etc. l’artisan coutelier répond à la demande, mais expose aussi les siens dans des magasins spécialisés. « J’ai trouvé mon équilibre. » Il y a des moments, où tout va de soi.
Et pour ceux qui veulent découvrir l’atelier de Laurent, c’est ici.

Prototype du couteau Le Tarn de Laurent Chabut – Artisan coutelier à Saint-Gauzens (81)