
» objet de transmission… » article magazine REGGARDS janvier 2025

C’est à l’occasion du S.C.A.T. 2024 de Lyon que j’ai réalisé ce couteau précieux
L’idée est de faire un couteau paysan précieux. Sachant que pour un paysan, son couteau est précieux que ce soit un Opinel à 12€ ou un très beau Laguiole ayant appartenu au Grand-père, on est bien d’accord.
Le Tarn est un couteau hommage aux paysans. Reste à le rendre précieux aux yeux de tous.
Une lame en Suminagashi, un acier damassé bien particulier.
L’acier sandwich Suminagashi VG10 est constitué d’une âme centrale VG10 recouverte sur chaque côté par 33 couches d’acier inoxydable non trempant qui donneront souplesse et ductilité aux lames réalisées dans ce matériau.
Les couches d’acier inoxydable sont composées de deux nuances différentes dans la plus pure tradition japonaise de fabrication d’épées et de couteaux de chefs où la recherche constante de lames au tranchant exceptionnel va de pair avec des qualités esthétiques remarquables.
Ainsi, l’acier Suminagashi VG10 sera très apprécié dans la création de couteaux de chefs et de cuisine, mais également pour tout autre couteau à lame fixe.
Après émouture, la lame laisse apparaître les contrastes des 66 couches d’inox sur l’âme en inox VG10 constituant le tranchant exceptionnel de la lame.
Pour amplifier les contrastes, j’ utilise un processus de révélation similaire à celui de l’acier Damas en utilisant de l’acide. Ce traitement fait ressortir les couches d’inox pour mettre en évidence un motif fait de lignes sinueuses ou droites au gré de l’émouture.
L’acier Suminagashi VG10 garantit des lames d’une qualité exceptionnelle alliée à une esthétique rare, dignes du Pays du Soleil-Levant.
Un manche en Ebène Royal réserver aux pièces d’exception et l’artisanat du luxe.
Bois très dur au grain très fin. Couleur irrégulière allant du brun au crème.
L’Ébène Royal du Laos est considéré comme le plus précieux de tous les ébènes, au delà encore des espèces africaines et de Macassar.
Cela est dû au magnifique ramage marbré formé de veines noires entrelacées sur fond couleur or pâle.
Des finitions soignées, des détails plus ou moins visibles de prime abord et une visserie plaquée or.
Telle est ma définition, pour l’occasion du S.C.A.T 2024 du couteau paysan précieux, parti dans une belle main. Merci Mr Vincent P.
Quel est votre parcours ?
J’ai été chargé d’affaires dans le bâtiment pendant 30 ans. Cependant, j’ai eu des problèmes de santé et la cardiologue m’a dit de changer de métier. C’était clairement une question de vie ou de mort, il fallait que je me reconvertisse. Mon père était artisan métallier et forgeron et cela me manquait. Je voulais faire un travail minutieux, travailler tout seul, sans constamment utiliser le téléphone.
Pourquoi avoir choisi la coutellerie ?
J’ai choisi le couteau, car cela demande un travail artisanal, c’est un objet utile qui permet le travail de différentes matières. Quand je suis allé au CFA à Thiers, cela a été une révélation. je trouvais merveilleux et très gratifiant, de donner forme, derrière une machine, à un bel objet et de travailler les finitions.
Comment l’organisation « Ensemble pour Agir et Entreprendre » (BGE) vous a aidé à créer votre entreprise ?
Au lieu de créer ma structure, j’ai préféré choisir d’être accompagné, pendant un an et demi, par le BGE à travers le portage salarial ; le temps de maîtriser mon coeur de métier et de me concentrer sur la commercialisation. Le portage salarial consiste moyennant une cotisation mensuelle et un pourcentage sur la marge, à bénéficier d’un accompagnement commercial, administratif et comptable.
Quel est l’avantage d’être artisan ?
La liberté de créer, de faire. Je gagne moins bien ma vie, mais je suis beaucoup plus riche d’autres choses ; de belles rencontres, de beaux moments, d’échange et de partage.
Quel conseil donneriez vous à une personne qui souhaite se reconvertir sur le tard ?
Je recommande de tester son business via BGE ou autre système de couveuse. Cela ne génère pas d’avance. Cela permet de commencer doucement et de tester le marché. En tant qu’artisan, il faut avoir un savoir faire, aller au bon endroit, avoir des notions de gestion et des connaissances commerciales. Il faut beaucoup travailler pour faire les choses le mieux possible.
Comment est né ce partenariat avec Casimir Ferrer ?
Nous avons sympathisé pendant les journées européennes des métiers d’art. Une collaboration est née d’un couteau composé d’un matériau de bouteilles plastiques recyclés, concassées, amalgamés à chaud dans la résine. Nous avons fait une série limitée à 50 exemplaires, au profit de son association Mille étoiles pour l’enfance.
En quoi vos couteaux « Le Tarn » ont une empreinte tarnaise ?
Je les ai dessinés en m’inspirant des couteaux de nos anciens qui étaient paysans. On retrouvait souvent cette forme de lame généreuse, à cran forcé, utilisé dans les vignes pour griffer, tailler et manger.
Où peut-on acheter vos couteaux ?
Pour les Graulhétois, il est préférable de venir me voir impasse de la métairie neuve à Saint Gauzens. pour ceux qui habitent loin, ils peuvent passer par mon site web https://letarn.fr/
Quels sont vos prochains projets ?
Je souhaite créer de nouveaux couteaux de cuisine et collaborer avec d’autres artisans dont des couteliers.
Propos recueillis par Emmanuelle Bryant
Le Tarn a son couteau. Il est fabriqué dans l’atelier de Laurent Chabut à Saint Gauzens. Après un problème cardiaque, cet homme de 57 ans a changé de métier pour devenir artisan.
C’est sur son vélo, dont il est fervent adepte, que sa vie a basculé. « Tout à coup, je ne pouvais plus avancer. » Le diagnostic est sans appel : Laurent Chabut a eu un accident cardiaque. Nous sommes en 2015, et cette alerte enclenchera un processus qui le conduira en 2021 à la création d’un atelier de coutellerie d’art.
« Pendant 30 ans, j’ai vécu à 100 à l’heure comme chargé d’affaires dans le bâtiment. Toujours pressé, toujours stressé, toujours débordé. Sur les chantiers, les ouvriers me disaient souvent pour me chambrer que je ne travaillais pas avec mes dix doigts. »
« Mon couteau en inox qualité alimentaire peut même être posé sur la table d’un restaurant »
Après son grave ennui de santé, Laurent veut redonner du sens à sa vie : « J’ai réfléchi. Longtemps. Et puis j’ai dessiné un couteau. Vous savez ce couteau que nos anciens avaient toujours dans la poche. Un prolongement de la main, un des premiers outils créées par l’homme. Et puis, dans mes souvenirs, il y a mon père, un artisan. J’ai grandi dans un petit village du Cantal et je l’ai toujours vu travailler le métal. »
Pour ne pas faire les choses à moitié, ce n’est pas le style de la maison, Laurent partira se former, en alternance, à Thiers, la capitale de la coutellerie en France. Dans un même temps, il construit son atelier à quelques pas de sa demeure. Il le baptise Vianel, inspiré du prénom de ses trois enfants Vincent, Antoine et Elisa.
Tant qu’à faire, dès ces débuts dans ses nouveaux habits, lui qui est fier de vivre dans ce département, il déposera pour ses couteaux la marque « Le Tarn ». Il y aura d’abord le couteau pliant : « Je l’ai créé en hommage aux paysans tarnais. Ils sont réalisés à la main par mes soins et de fabrication 100% française ». Le manche est en bois, travaillé avec des arbres, le plus souvent, de la région.
Un couteau bijou
Devant le succès de ce modèle, Laurent se tourne vers les arts de la table avec un couteau à la lame plus généreuse qui se marie également avec n’importe quelle belle fourchette. « Mon couteau en inox qualité alimentaire peut même être posé sur la table d’un restaurant », dit-il.
Dans son atelier, le coutelier découpe, façonne, passe au four la lame avant de la tremper dans une huile spécifique. Ensuite vient le temps du polissage et du montage des manches. « Je fabrique un couteau par jour en moyenne ». L’an dernier, il a réalisé un couteau en collaboration avec Casimir Ferrer, le peintre et sculpteur tarnais. 50 exemplaires vendus au bénéfice de son association « Mille étoiles pour l’enfance« . Le manche, à base de résine issue de bouteilles de plastique recyclées est délicatement coloré rappelant l’univers du célèbre artiste.
Tout en présentant son travail, l’artisan se penche sous son établi. dans ses mains, un coffret qu’il ouvre délicatement. l’objet qui apparaît est un couteau bijou. Un écrin en titane fabriqué par Sébastien Assié un artisan qui vit à l’autre bout du village et un manche incrusté avec une agate de Montredon Labessonnié fournie par Jean Philippe Arabeyre, fabricant d’articles de joaillerie et bijouterie à Réalmont.
« Il n’y a pas que des Tarnais qui achètent mes couteaux. Sur les salons, j’en vends à tout le monde. J’ai des clients bien au delà des frontières de notre département ». Vous pouvez visiter son atelier à Saint Gauzens, en prenant rendez-vous sur le site letarn.fr
Richard Bornia
A l’occasion des Journées Européennes des Métiers d’Art 2024, la commune de Lautrec, un des plus beaux villages de France, et la Chambre de Métiers et de l’Artisanat du Tarn vous proposent une déambulation au cœur de la cité médiévale, à la rencontre de trente-cinq artisans d’art Tarnais.
Dans des ateliers éphémères souvent insolites ou en plein air , ces chefs d’entreprise aux savoir faire précieux dans le travail de la terre, de la pierre, des métaux, du bois et de la matière présenteront leur travail, leurs outils leurs réalisations et leur passion !
Au programme ? Des démonstrations, une exposition, des animations, des visites guidées sur réservation à l’Office de Tourisme, et une balade dans les jolies ruelles aux maisons à colombages et vers le célèbre moulin à vent dominant la plaine du Lautrécois… Alors ne manquez pas ce rendez-vous exceptionnel au cœur du village de Lautrec les 6 et 7 avril !
Cet événement est organisé avec le soutien de la Région Occitanie, le Département du Tarn et la communauté de communes Lautrecois-Pays d’Agout.
« Fabriqué en Occitanie » met en lumière les savoir-faire d’ici. Récemment lancée par la Région, la signature « Fabriqué en Occitanie » valorise les savoir-faire des territoires, les produits nés ici et écoresponsables. Je suis très fiers d’avoir obtenu la signature. En effet, je me considère comme un artisan engagé. J’ai créé un produit régional fortement encré dans son territoire. Le couteau Le Tarn aurait pu être celui de mes grands pères paysans. Le couteau outil, toujours à porté de main, pour manger bien entendu, mais aussi pour couper, déligner, tailler ou greffer… Artisan engagé, cela signifie fournir le meilleur avec ce que nous avons de mieux autour de nous, au plus proche de chez nous. C’est pourquoi, je fourni systématiquement mon couteau pliant dans une boite en carton confectionnée sur mesure par un atelier situé dans le Tarn à Réalmont. Les étuis en cuirs sont confectionnés à Graulhet dans le Tarn également par une maroquinerie labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant. Les bois que j’utilise sont principalement des bois régionaux. J’accorde également beaucoup d’importance à la collaboration entre artisan. Avec Casimir Ferrer, artiste peintre Albigeois, nous collaborons régulièrement au bénéfice de l’association 1000 étoiles pour l’enfance. Chantal Celotto teinturière au bleu de Pastel, toujours dans le Tarn, me fourni la soie naturelle que j’inclue dans les manches de mes couteaux de table. Avec Sébastien Assié artisan bijoutier situé sur ma commune Saint Gauzens, au cœur du département et Jean Philippe Arabeyre, de Réalmont, spécialiste des pierres précieuses nous avons collaboré sur un couteau bijoux mettant en valeur une agate du Tarn et nos 3 savoir faire. Si ça, c’est pas du savoir-faire d’ici ! Pour toute ces raisons, je remercie la région Occitanie pour cette initiative du « Fabriqué en Occitanie » et de m’avoir donné la possibilité de faire parti de cette belle aventure. retrouvez plus d’info sur le sujet sur
https://www.laregion.fr/Fabrique-en-Occitanie